Reprendre le travail après un cancer

L’annonce d’un cancer est un véritable choc pour le patient et son entourage. Sa vie, telle qu’il la connait, va être chamboulée avec les traitements, les examens, les espoirs, les peurs, etc. Souvent le retour au travail apparait comme un objectif à atteindre. Nombreux sont les patients qui assimilent la reprise du travail au retour à la vie d’avant le cancer.

Mais il est important de ne pas idéaliser ce retour à la vie professionnelle. Le cancer laisse des marques et il est essentiel d’anticiper cette reprise pour qu’elle soit réellement bénéfique.

Les enjeux d’un retour au travail

Différentes raisons peuvent pousser une personne à souhaiter reprendre le travail et surtout à attendre ce moment avec impatience. Des questions financières peuvent entrer en jeu. Mais, le plus souvent, ce retour dans la vie professionnelle symbolise la fin de la maladie. C’est pourquoi il ne doit pas être précipité.

Retourner dans son ancienne entreprise, retrouver ses collègues de travail permet à certains patients de se sentir de nouveau intégrés dans la société et de pouvoir reprendre le contrôle de leur vie. Le cancer est arrivé en emportant beaucoup de choses avec lui. Nombreux sont les patients qui ont alors l’impression de subir leur vie et de ne plus rien maitriser entre la fatigue, les douleurs, les différents traitements, etc. Reprendre le travail, c’est en quelque sorte reprendre le contrôle.

C’est aussi le moyen de renouer avec une vie sociale. Le cancer isole et change le regard des proches. Revoir ses collègues, ses clients, ses fournisseurs permet d’échanger sans le spectre du cancer au-dessus de soi.

Malheureusement, tout ne se passe pas toujours comme prévu. C’est pourquoi il ne faut pas trop idéaliser ce retour au travail et bien le préparer pour qu’il soit réellement quelque chose de positif pour la personne en rémission d’un cancer.

Comment réussir ce retour à la vie professionnelle ?

Le secret d’un retour au travail réussi après un cancer est l’anticipation. Ce moment doit avoir été organisé en amont. Cela ne signifie pas qu’une date de reprise doit être impérativement fixée pendant le traitement. Au contraire, cela doit permettre au patient de savoir quand il est prêt à reprendre le travail et ce qu’il l’attend lors de ce retour.

Il est important de prendre conscience que durant son arrêt de travail, l’entreprise peut avoir changé : de nouveaux outils ont pu être mis en place, de nouveaux objectifs fixés, etc. Cela dépend généralement de la durée de l’arrêt de travail. Mais il faut aussi prendre conscience du fait qu’on a soi-même changé. Devoir lutter contre un cancer conduit à revoir ses priorités dans la vie. Nombreuses sont les personnes qui ont vaincu un cancer et qui ont décidé de prendre plus de temps pour elles et de ne plus laisser le travail déborder sur la vie privée.

Les effets secondaires des traitements sont également à prendre en compte. Quelques semaines ou mois après la fin des traitements, une immense fatigue peut se faire sentir. L’organisme a besoin de temps pour récupérer. C’est pourquoi il peut être opportun de ne pas reprendre aussitôt après la fin des traitements. Ce temps sera bénéfique pour faire le point, pour reprendre le contrôle de sa vie et pour permettre à son corps de se reposer. Une reprise à temps partiel thérapeutique peut aussi être envisagée à la condition que la charge de travail corresponde bien au temps de travail.

Pour pouvoir mettre tout cela en place, il est essentiel de garder contact avec son entreprise et son employeur (ou son supérieur) durant la durée de la convalescence. Il est également important de pouvoir parler franchement de la maladie et des conséquences physiques et morales qu’elle entraine afin que le poste soit aménagé si besoin et que les attentes de l’employeur soient réalistes.

Enfin, se pose la question des rapports avec les collègues de travail. Certains d’entre eux ne sauront pas comment se comporter et peuvent blesser sans le vouloir. Là encore, garder le contact avec les collègues les plus proches permet de bien préparer son retour.

D’ailleurs cette reprise du travail peut être l’occasion de sensibiliser ses collègues au cancer et au dépistage organisé mais aussi personnalisé. Vous pouvez également parler des bilans de prévention à votre employeur qui permettent, à l’aide de tests prédictifs, de conseiller des programmes de dépistage personnalisé et ainsi de favoriser les dépistages précoces.