Autopalpation mammaire : pourquoi et comment la réaliser ?

Actualité cancer; Dépistage cancer; bilan prévention

Le cancer du sein est le cancer le plus diagnostiqué en France, mais aussi dans le monde, tous sexes confondus. Bien que l’âge médian de sa survenue en France soit de 63 ans selon les chiffres de l’édition 2021 du Panorama des cancers en France publiée par l’Institut National du Cancer, 20 % des cancers du sein diagnostiqués le sont avant 50 ans toujours selon ce même document.

Les recommandations actuelles en matière de dépistage consistent à proposer une mammographie tous les 2 ans à partir de 50 ans aux femmes ne présentant pas de risques particuliers de développer une telle pathologie ainsi qu’un examen clinique annuel à partir de 20 ans. Cet examen clinique repose sur une observation de la poitrine suivie d’une palpation de chaque sein. Il est réalisé par un professionnel de santé.

Se palper la poitrine régulièrement, une aide à la détection précoce des cancers du sein

L’autopalpation mammaire permet de déceler une anomalie au niveau de la poitrine et d’en informer son médecin traitant ou son gynécologue. Ce professionnel de santé réalisera également une palpation pour confirmer ou infirmer cette anomalie et pourra, le cas échéant, prescrire une mammographie.

Cette palpation des seins peut ainsi aboutir à une détection précoce d’un cancer du sein. Or, selon l’Institut National du Cancer, un diagnostic à un stade précoce de cette maladie aboutit à 90 % de guérison. Ce chiffre montre bien l’importance de réaliser des mesures de dépistage.

L’autopalpation permet de sensibiliser les femmes et de les inciter à surveiller leur poitrine afin de consulter un professionnel de santé au moindre doute.

L’autopalpation des seins : nos recommandations

L’autopalpation est un examen d’une grande simplicité, que toutes les femmes peuvent réaliser à leur domicile en quelques minutes seulement. Il convient de réaliser cet examen chaque mois après la période de menstruations, lorsque les seins ont leur taille et leur apparence habituelles.

À noter que l’autopalpation doit permettre à la femme de bien connaître ses seins, et ce afin de se créer un référentiel. En effet, tous les seins ne se ressemblent pas, certaines femmes pouvant avoir une poitrine naturellement asymétrique, des vergetures, des taches ou tout autre élément qui n’ont rien d’anormal s’ils n’évoluent pas.

Aussi, l’autopalpation ne vise pas à observer des seins « normés », mais des seins
« normaux », c’est-à-dire « comme d’habitude », avec leurs potentiels caractères marginaux, le cas échéant.

Comment faire l’autopalpation des seins ?

Bien se positionner : 

Pour pratiquer l’autopalpation mammaire dans les règles de l’art, la patiente doit se tenir debout ou assise devant un miroir.  Si on nomme cet examen « autopalpation », il ne faut pas oublier que l’examen visuel reste très important dans le dépistage du cancer du sein, et que la palpation ne peut suffire. La position de la femme lors de l’examen doit donc lui permettre de bien voir ses seins, dans une position neutre (les bras le long du corps et le dos droit) qui lui permet de repérer d’éventuelles asymétries inhabituelles.

Comme indiqué dans la vidéo en partenariat avec la Ligue Contre le Cancer, que vous pouvez visionner à la fin de l’article, il est conseillé de réaliser l’autopalpation de sa poitrine après son cycle menstruel. C’est à cette période que les glandes mammaires sont les plus souples, ce qui facilitent la palpation et la détection d’anomalies.

Avant de procéder à l’autopalpation, il convient, dans un premier temps, d’examiner sa poitrine en se mettant face à un miroir les bras le long du corps. Une inspection visuelle régulière permet de rapidement détecter tout changement anormal. Une attention particulière doit notamment être apportée à la couleur des mamelons, à la présence de rides cutanées, à la rétractation d’un mamelon ou d’une zone de la peau, à une modification de l’aspect de la peau (comme de la peau d’orange) ou encore une différence de volume entre les deux seins qui n’existaient pas avant.

Il convient ensuite de lever les bras pour réaliser l’autopalpation. Pour cela, les professionnels de santé conseillent d’utiliser les 3 doigts du milieu de la main (l’index, la majeur et l’annulaire). On utilise la main droite pour palper le sein gauche et inversement.

La palpation doit se faire à l’aide de mouvements circulaires avec 3 niveaux de pression : légère, modérée et appuyée. L’ensemble du sein doit être palpé ainsi que les creux axillaires (aisselles) et les ganglions situés au-dessus de la clavicule. Tous ces gestes sont ensuite à répéter en position allongée.

Les éléments à surveiller durant ces mouvements circulaires sur toute la surface des seins sont d’éventuelles grosseurs (boules) de consistance dure par rapport aux ganglions.

Pour terminer, il faut vérifier l’absence d’écoulement au niveau du mamelon. Pour cela, il est possible d’examiner l’intérieur de son soutien-gorge et de pincer légèrement le mamelon pour s’assurer qu’aucun liquide ne s’écoule.

Au moindre doute, il faut consulter son médecin traitant ou son gynécologue. Une anomalie au niveau de la poitrine n’est pas automatiquement synonyme de cancer. Mais il convient d’être prudent et de la signaler à un professionnel de santé qui pourra lever le doute.

Ci après une vidéo explicitant l’auto-palpation des seins réalisée en partenariat avec la ligue contre le cancer: https://youtu.be/FZvckWXec6w