Prévenir le cancer en réduisant les risques liés à nos modes de vie

Prévenir le cancer en réduisant les risques liés à nos modes de vie

Dans son dernier Baromètre du cancer publié début 2023, l’Institut national du cancer (Inca) indique que 382 000 nouveaux cas de cancer ont été diagnostiqués en France en 2021, portant à 3,8 millions le nombre de personnes ayant eu ou vivant avec un cancer dans notre pays. Il rappelle aussi que 40 % des cancers sont considérés comme évitables en changeant de style de vie et en adoptant de nouveaux comportements ou habitudes. Certains facteurs de risque, tels que le tabagisme et une consommation excessive d’alcool, sont largement connus et peuvent être évités. D’autres, comme la mauvaise alimentation, l’exposition aux rayonnements ultraviolets et l’inactivité physique, peuvent également contribuer au développement du cancer et sont tout autant substituables.

Cette nouvelle étude publiée par l’Inca montre que les français ont plutôt conscience des principaux facteurs de risques, bien qu’ils en sous-estiment certains qui sont avérés scientifiquement.

Le Baromètre du cancer met également en évidence la distanciation que les français opèrent entre leur propre comportement et les risques encourus. Ils ont tendance à minorer la menace que représente leur mode de vie en plaçant le curseur de risques plus haut que leur pratique. Ainsi, plus d’un fumeur sur 5 estiment que le risque de développer un cancer à cause du tabac n’est avéré qu’à partir de 20 cigarettes fumées par jour.

La prévention du cancer doit passer par une meilleure sensibilisation aux risques liés à notre mode de vie et à une meilleure perception de nos propres habitudes nocives.

Tabac, alimentation et alcool : les 3 principaux facteurs de risques cités spontanément

L’alcool

Alors qu’ils étaient 78,4 % à considérer l’alcool comme un facteur de risques pour le cancer en 2015, les français sont actuellement 91,9 % à établir ce lien. Cela montre une prise de conscience accrue du rôle néfaste que peut avoir une consommation excessive d’alcool sur la santé. Cependant certaines idées restent ancrées : 23,5 % des français pensent qu’il est recommandé de boire régulièrement un peu de vin pour réduire le risque de cancer. Toutefois, l’Inca relève une baisse de la consommation quotidienne d’alcool (8 % des personnes interrogées en 2021 contre 14,5 % en 2015).

L’alimentation

Près de 92 % des français sont conscients que l’alimentation peut jouer un rôle dans la survenue du cancer. Mais les chiffres du dernier Baromètre publié montrent qu’ils sont surtout conscients des aliments qui représentent un facteur de risques, notamment la charcuterie, la viande rouge ou les aliments transformés. En revanche, les français semblent peu informés sur le rôle protecteur d’autres aliments comme les féculents complets et les produits laitiers. 44 % des français ne s’estiment pas suffisamment informés sur les risques de cancers liés à l’alimentation. L’Inca détermine qu’il est essentiel d’accentuer les messages de prévention sur ce sujet en abordant à la fois les risques de consommer certains produits et les effets bénéfiques d’autres aliments.

Le tabac

Le tabagisme est peut-être le facteur de risques pour lequel les français ont le plus tendance à sous-estimer les risques liés à leur propre pratique. Plus de la moitié des fumeurs quotidiens évaluent leur consommation comme en-dessous des seuils de risques, que ce soit au niveau du nombre de cigarettes fumées par jour ou du nombre d’années de tabagisme. Pourtant, ils ont conscience que le tabac est un des principaux facteurs de risques pour le cancer. L’Inca propose d’améliorer la prévention et la sensibilisation des fumeurs en s’appuyant sur les professionnels de santé et en incitant ces derniers à évoquer la question du tabac avec leurs patients.

Une perception approximative de certains autres facteurs de risques

Les résultats publiés par l’Inca montrent à la fois une sous-estimation de certains facteurs de risques comme :

  • la sédentarité, c’est-à-dire le manque d’activité physique ;
  • l’exposition aux rayons UV du soleil sans protection solaire adaptée ;
  • le surpoids.

En revanche, d’autres facteurs qui ne sont pas encore reconnus par la communauté scientifique et pour lesquels les études actuelles ne permettent pas de trancher sont de plus en plus cités spontanément par les français. C’est principalement le cas des facteurs psychologiques comme le stress, l’anxiété ou un choc émotionnel.

Les chiffres relayés par cette étude sont assez encourageants puisqu’ils montrent une meilleure sensibilisation des français aux facteurs de risques de développer un cancer, notamment concernant ceux pour lesquels on peut agir en modifiant notre mode de vie. Informer les français sur les facteurs de risques est important, et cette étude montre qu’il faut également les sensibiliser aux changements qu’ils peuvent concrètement apporter à leurs modes de vie : une alimentation plus saine en privilégiant certains aliments, une activité physique régulière, l’arrêt du tabac, une consommation d’alcool réduite, l’application de protection solaire… En effet, bien qu’ils soient correctement informés, les français ont tendance à sous-estimer leur propre profil de risques et donc à ne pas adopter de bonnes habitudes au quotidien.